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Quelques phrases coups de cœur renouvelées au gré de mes envies...

 

"Si l’amour ne suffit pas pour aider les gens dans leur périple d’introspection, en revanche il est une condition absolument nécessaire, et je voudrais donc dire ici combien j’aime mes patients et le travail que nous accomplissons ensemble.

Quel est le but de la thérapie ? C’est bien que le patient puisse s’autonomiser en retrouvant ses ressources internes disponibles, en éloignant les monstres qui peuvent le dévorer, en acquérant davantage de lucidité sur son histoire, ses modes relationnels, ses répétitions schématiques.

Ce que j’écoute, c’est la capacité de la personne à s’en être sortie malgré tout ce qu’elle en pense et croit, à s’accrocher à la vie, à chercher la lumière, et bien sûr que je vais l’aider de tout mon être à affronter ses angoisses, ses monstres, ses terreurs et à se renforcer pour retrouver le goût et la joie de vivre. Ce que j’écoute, c’est l’espoir. Ce que j’écoute, c’est l’endroit où l’âme crie famine, et a besoin de nourriture. Ce que j’écoute c’est la parole qui n’est pas encore parvenue à se dire ni à sortir. Ce que j’écoute c’est le mystère caché derrière le silence. Ce que j’écoute c’est la vibration interne, la couleur propre à chaque personne". Ariane Bilheran (Le bonheur d’être psy)

"Pour rentrer dans ces mondes, j’ai toujours eu des passeurs. L’enjeu étant toujours d’arriver à penser par soi-même". Nicole Yvert Coursilly (Accomplir la promesse de l'aube)

"Le réenchantement c'est remettre la dimension du merveilleux au cœur de la vie". Juliette Allais (Plusieurs manières de danser)

"Etre adulte, c’est grandir sans cesse", Bruno Clavier (Les fantômes de l’analyste)

"Ne peut être psychothérapeute celui qui ne sera pas passé par les fourches de l’interrogation personnelle, transpirant, pleurant, exprimant à voix haute les cris du silence qui l’étreignent et l’habitent depuis si longtemps. On ne décide pas de se mettre au chevet des autres si nous-mêmes n’avons un jour croisé sur notre route un « passeur » qui nous aura tendu la main pour franchir le pont". Martine Gercault (une psy parle aux esprits)

"J’apprends tous les jours avec mes patients à être au plus près de moi-même pour les aider à se rencontrer dans leur être profond. Rien n’est acquis et le travail intérieur du « psy » se poursuit chaque jour auprès de ceux qui viennent le consulter (...) Cette remise en question de lui-même sans cesse renouvelée, est essentielle pour une écoute vivante et dynamique de la souffrance du patient. Sans elle, le consultant se heurtera aux fracas intérieurs de son âme sans percevoir l’issue nécessaire à son mal-être". Martine Gercault (une psy parle aux esprits)

"Une psychothérapie réussie est l'accession à une naissance continuelle à soi-même". Alain Héril (Pour une psychothérapie intégrative)

"L’arbre généalogique est la structure première de laquelle partent toutes les lignes de force qui peuvent influencer tout à fait inconsciemment la destinée personnelle", Elisabeth Horowitz (La Maladie, une mémoire généalogique)

"Les peines, les frustrations qui n’ont pu être accueillies ou acceptées depuis l’enfance et l’adolescence ne disparaissent pas. Elles se transforment en un quantum d’affects que nous gardons en nous comme une cicatrice émotionnelle. C’est la substance vivante du passé en nous. Et cela influence, à notre insu nos décisions, nos comportements et nos choix relationnels. Cela impacte le lien au présent. Et prendre la mesure de cette « masse émotionnelle » en nous, en l’exprimant et en lui laissant une place vive, c’est nettoyer ces charges du passé. Alain Héril (Pour une psychothérapie intégrative)

"Je ne remplacerai pas votre peur, je ne vous garderai pas contre elle, je peux seulement vous écouter et avec vous, très doucement, attendre qu’apparaissent dans cette étrange chrysalide de votre peur, des ailes colorées, fines et poudrées, translucides à la lumière. On appelle ce papillon, en grec, psyché". Anne Dufourmantelle (Eloge du risque)

 "Je m’intéresse à ce qui donne du souffle à l’être"... "Rappelez-vous la règle de base : ce qui est inconscient nous possède beaucoup plus efficacement que ce qui est conscient". Guy Corneau (Victime des autres, bourreau de soi-même)

 

"Le soin est un fondement essentiel d’humanisation". Agnès Bressolette (Nés vulnérables : petites leçons de fin de vie).

 

"Notre corps veille sur notre santé, il est le témoin de la manière dont nous nous accomplissons". Olivier Soulier (conversationpapillon.com/dr-olivier-soulier)

"Le corps est le lien le plus authentique avec notre vérité intérieure, notre inconscient, nos désirs et nos émotions. Même si nous parvenons parfois à lui imposer notre loi, c’est toujours lui qui reprend le dessus". Juliette Allais (Se libérer et guérir des blessures familiales)

 

"Une parole reçue seulement au niveau intellectuel ne fait pas de sens, il lui faut s’incarner. Elle doit s’arrimer au corps, entrer en résonance avec le vécu corporel. Il faut qu’il y ait un nouage entre le vécu corporel propre de la personne et cette parole, afin que se révèle une signification nouvelle". Agnès Bressolette (Nés vulnérables : petites leçons de vie de vie).

 

"Le corps est un allié précieux. La vie s'inscrit par le corps que les soins, le contact, l’attention spécifique, les gestes accompagnés de parole révèlent. Ces soins créent une relation entre humains, humanisent et invitent à poser un regard qui espère l’autre. Parce que je suis regardé, accueilli comme être de promesse, que je suis espéré, la vie peut fructifier". Agnès Bressolette (Nés vulnérables : petites leçons de vie de vie).

"A-t-on déjà vu un arbre sans racines continuer à grandir ? ". Juliette Allais (Se libérer et guérir des blessures familiales)

 

Laudes

Désirer d’amour, défricher

Le corps des saisons naturelles.

Labourer le temps de ce monde

Dans l’année d’un grand rituel

Ne plus te vouloir, écouter,

Ne plus te connaître, te voir.

T’éveiller, dormir, oublier

Et toujours, Soleil, te revoir

Et travailler ton existence

Dans l’atelier spirituel.

Henry Bauchau (Exercice du matin)

"Non seulement les expériences infantiles laissent des traces, mais on ne se sépare jamais de l’enfant en soi. L’enfant cohabite avec l’adulte que nous sommes devenus, et à côté de l’adulte qui vit dans le monde, il y a toujours l’enfant qui continue de regarder le monde, d’interpréter le monde avec ses yeux d’enfant. Quelle est cette part infantile ? De quoi est fait cet infantile, toujours là, toujours vivant?"

"Il y a des douleurs d’enfant, des peurs d’enfant, qui persistent toute la vie. Même si on sait qu’elles remontent à l’époque infantile, même si l’adulte qu’on est les a dépassées, elles peuvent être toujours là, de façon plus ou moins discrète, secrète, plus ou moins conscientes, et être réveillées dès qu’un moindre détail les rappelle". Albert Ciccone et al. (Les traces des expériences infantiles)

"Grâce aux soins qu’il reçoit de sa mère, l’enfant commence à édifier le sentiment d’une continuité d’être. C’est là un point d’une grande importance dans la clinique : il faut un dispositif thérapeutique stable et continu pour que peu à peu, le patient puisse bâtir une continuité d’être si les aléas de son existence ne lui ont pas permis de la construire". Francis Drossart (Une théorie kleinienne de la destructivité et de la créativité)

"L’infantile ne renvoie pas seulement à une époque ancienne, mais correspond à la manière dont l’enfant toujours vivant à l’intérieur de chacun voit le monde, interprète les expériences, et à la manière dont il souffre et se protège de la souffrance". Albert Ciccone et al. (Les traces des expériences infantiles)

"Prendre en compte l’infantile des sujets dont on s’occupe, dont on se préoccupe, suppose d’être soi-même suffisamment en contact avec l’infantile en soi. C’est la condition pour pouvoir s’identifier à l’infantile en l’autre et le comprendre. S’identifier sans se mettre à sa place. C’est en effet, là, l’équilibre toujours précaire et incertain de la position soignante : on ne peut rien pour quelqu’un si on ne peut pas s’identifier à lui, et en même temps si on met du soi entre soi et l’autre on ne peut rien non plus car ce que l’on comprend de l’autre vaut pour soi, pas forcément pour l’autre. C’est là l’un des paradoxes de la position soignante". Albert Ciccone et al. (Les traces des expériences infantiles)

"On n’est jamais seulement l’enfant de ses géniteurs ! Vous êtes la fille de toutes les rencontres que vous avez su faire pour vous construire dans la vie". Pierre Kammerer (L'enfant et ses meurtriers) 

"Notre histoire familiale sur plusieurs générations peut détenir certaines des clés utiles et quelquefois indispensables concernant la programmation de nos maladies ou de nos questionnements existentiels. De ce fait et d’une manière très globale, toute problématique, qu’elle soit physique ou psychique, peut bénéficier de l’éclairage de la psychogénéalogie". Salomon Sellam (Mon corps est malade, il serait temps que je parle, tome 2)

"Pertes engendrées par les guerres, enfants décédés à la naissance, maladies, accidents, suicides, spoliations, dépossessions, exils, abandons… chaque arbre généalogique est profondément marqué par de tels événements. Parfois, le déni est en apparence la solution la plus douce pour « passer le cap », tourner la page et oublier… Or, c’est cette absence de parole, plus que l’événement en lui-même, qui constitue le vrai traumatisme, car cela en empêche toute intégration dans l’histoire familiale ; ce qui n’a pas été nommé finit par réapparaitre chez les descendants comme un fantôme, une trace indélébile dans la mémoire familiale inconsciente. Un jour, elle revient à la surface, sous la forme de comportements compulsifs ou irrationnels, de symptômes physiques ou d’affections mentales touchant quelqu’un qui n’a, semble-t-il, aucun lien avec cette histoire-là". Juliette Allais (Se libérer et guérir des blessures familiales)

"Une phrase-clé de la Psychosomatique Clinique : en cas de difficulté, plus je m’entête à vouloir atteindre mon but premier et selon mes propres convictions, plus j’accentue mon sur-stress, plus j’intensifie les processus de conversion et plus l’intensité du symptôme augmente". Salomon Sellam (Maladies de la prostate)

"Une des lois fondamentales du développement naturel est qu’il obéit à un mouvement en spirale. Et l’on n’atteint la loi véritable de la nature qu’après avoir effectué le voyage labyrinthique"… "Psychologiquement vous développez une spirale. Sans cesse vous revenez sur le même point, sur lequel vous êtes passés auparavant, mais ce n’est jamais exactement le même ; soit il est un point en dessus, soit un peu en dessous"… L'’idée d’une vie complète se retrouve dans ce balancement extrême du haut jusqu’en bas et du bas jusqu’en haut, de l’extraversion vers l’introversion et vice versa. Si la vie n’inclut pas la paire des opposés, elle n’est qu’une ligne droite. C’est comme si vous ne respiriez pas, come si en fait vous ne viviez pas. Quand la vie est vécue comme rythme, comme la succession de diastoles et de systoles, alors elle forme un tout, elle approche de la complétude". Carl Gustav Jung (L’analyse des rêves, tome 1)

"On ne peut pas penser tout seul ; pour penser, on a besoin d’un autre, et d’un autre qui nous investisse. On pourrait dire que l’on pense d’abord avec l’appareil à penser de l’autre.

L’une des grandes leçons de Freud est la mise en évidence du fait que tout seul on n’y voit pas clair. On ne peut comprendre, symboliser, représenter qu’avec l’aide d’un autre, d’abord au-dehors de soi, puis intériorisé, mis au-dedans de soi, constitué comme objet interne. La subjectivité se fonde dans l’altérité. Albert Ciccone (Naissance et développement de la vie psychique)

 

"Ce que la mère « suffisamment bonne » apporte à l’enfant, tout autant qu’au sujet devenu adulte, c’est une adhésion pleine et entière, inconditionnelle à son être-là, à son existence, à sa réalité vivante. Quelle que soit la forme que prendre cet enfant à naitre, cet enfant né, le maternel « suffisamment bon » se tiendra là. Il peut être mal-fichu, stupide ou délinquant, il le soutiendra, quel qu’il soit". Pierre Willequet (Trahir, être trahi)

"La véritable fonction du père ne serait-elle pas de poursuivre l’œuvre de la mère et de mettre l’enfant non plus au monde, mais dans le monde, non plus en lui donnant une éducation essentiellement répressive mais en lui fournissant une présence motivante et encourageante qui saura le préparer à affronter l’inconnu, à rencontrer l’autre, à s’en faire reconnaître et respecter ? L’enfant est passé très naturellement de la position couchée à la position debout, mais c’est la dynamique induite par le père qui va le mettre en mouvement vers l’aventure existentielle". Véronique Lesigne (L’âme des mots, les mots de l’âme – pensée jungienne et langue des oiseaux)

"La névrose, n’a pas la capacité d’inventer autre chose qu’une combinaison de ce qui a été déjà fait ou vécu. Le nouveau est un risque prodigieux. L’inédit est antinomique avec la défense névrotique qui lui opposera toujours des fidélités antérieures, des serments à respecter, des promesses à tenir, même quand elles n’ont pas été prononcées par le sujet mais soixante ans plus tôt par un ancêtre déshonoré". Anne Dufourmantelle (En cas d’amour)

"Nous créons au présent, à notre insu, les conditions du retour des scènes refoulées de notre enfance, pour tenter de leur donner une issue différente… On peut imaginer qu’une situation subie dans la pure impuissance du nouveau-né ou de l’enfant très jeune se revive pour pouvoir en quelque sorte la modifier, la réparer, y inclure un sujet. Mais ce qui se répète c’est l’intensité de l’affect lui-même auquel le sujet tient, sans le savoir. Il voudrait réparer la première scène mais que revienne toute l’intensité dont la charge, même quand elle a été terrible, lui a donné le sentiment d’exister comme jamais…

Françoise Dolto préférait mettre l’accent sur la pulsion de réparation plutôt que de répétition, indiquant par là que le psychisme tente de réparer les traumas en revenant sur la scène dans laquelle le sujet s’est trouvé stupéfié, empêché. Mais pour réparer, encore faut-il que la situation fasse rappel du passé, et c’est là que réside le danger. Avec la réparation revient aussi la répétition (…)"

"Comment sait-on qu’il s’agit d’une répétition ?

Le principal indice consiste dans la disproportion de notre réaction face à un événement. Tout à coup, nous voilà pris de colère ou de jalousie, d’une crise de larme irrépressible, d’une angoisse terrifiante. La force déchainée de l’émotion signale que quelque chose se rejoue à notre insu et nous dépossède de notre contrôle comme de notre jugement". Anne Dufourmantelle (Se trouver)

"Dans la dimension de l’archaïque, un enfant qui est en soutien de sa mère, en fusion avec elle, ne peut pas être en possession de ses propres bords, de son être séparé, sans se sentir coupable". Anne Dufourmantelle (Se trouver)

"La stratégie de l’égo, c’est de ne jamais perdre. Eviter à tout prix le manque. Saturer le temps et l’espace". Anne Dufourmantelle (L'intelligence du rêve) 

"Plus clairement, plus nettement, avec l’âge, je sens la justesse relative de nos chemins et le ridicule de tout ce qui n’est pas obtenu avec son propre sens, sa propre âme, qui n’est pas imprégné par l’amour". Marc Chagall (Committee of Social Thoughts, Chicago, mars 1958)

"Notre unique obligation morale c’est de défricher en nous-mêmes de vastes clairières de paix et de les étendre de proche en proche jusqu’à cette paix irradie vers les autres". Etty Hillesum (Une vie bouleversée)

"Il n’est nul besoin de tout savoir sur l’océan pour y nager". Carl G. Jung (Métamorphoses de l’âme et ses symboles)

"Le mouvement de la vie est une reprise continuelle des motifs de l'angoisse, du doute et de l'espérance". Anne Dufourmantelle (Se trouver)

"La fin d'une psychanalyse ou d'une thérapie pourrait bien se conclure par les seuls mots : "Je suis vivant". Rien de plus, rien de plus difficile d'en faire l'expérience. C'est cette expérience qui devrait gouverner toute forme de relation". François Roustang (Savoir attendre pour que la vie change)

"Respecter l'espace intime de l'autre, c'est faire alliance avec la nuit sans vouloir y mettre fin, penser que la lumière n'est pas le contraire du noir, mais sa plus secrète alliée, et reconnaître dans le secret - actes, pensées, émotions -, le contraire d'une menace, la condition même de la relation. L'intime est, comme le rêve, source d'une intelligence dont nous sommes les récepteurs plus que les ordonnateurs, les déchiffreurs plus que les créateurs". Anne Dufourmantelle (Défense du Secret)

"A l’analyste de (re)trouver la musique de la vie, de donner du son et une interprétation à la partition, de faire danser la vie… d’autant plus que la mort œuvre.

Non, la vérité de ce monde, ce n’est pas la mort, mais la vie-mort. La vie et la mort ne sont pas séparables, comme nous l’enseignent aussi bien la pensée chinoise, pensée du processus, de la transformation, que celle d’Héraclite, philosophe grec présocratique du V-VI siècle avant notre ère. Ecoutons-le : tout vient des contraires, en sorte que la même chose est à la fois bonne et mauvaise, vivante et morte… Notre vie n’est pas une vie véritable, mais le vivre et le mourir sont tout à la fois et dans notre vie et dans notre mort". Nicole Yvert Coursilly (Accomplir la promesse de l'aube)

Pour cette naissance à soi-même, toujours renouvelée, un humain a besoin d’un autre, comme un bébé ne peut venir au monde sans accueil". Bruno Clavier (Les fantômes de l’analyste)

« Ce n’est pas en contemplant la lumière que l’on devient lumineux mais en portant son regard sur sa propre obscurité, ce qui est beaucoup plus impopulaire parce que beaucoup plus difficile », propos de C.G. Jung. Marie-Louise Von Franz (Les modèles archétypiques dans les contes de fées)

"Nouer le corps à la parole". Caroline Eliacheff (A corps et à cris)

"Jung a affirmé plus d'une fois que même si nous n'avions que 3% du mal que nous voyons chez l'autre ou que nous projetons sur lui, alors même que l'autre en détiendrait objectivement les 97% restants, il serait plus sage de nous occuper des 3% nous appartenant en propre. Car ce n'est que chez soi qu'on peut vraiment changer quelque chose alors qu'on n'y arrive pratiquement jamais chez l'autre". Marie-Louise Von Franz (Reflets de l’âme : Projection et recueillement selon la psychologie de C.G. Jung)

"La vie nous est donnée, que nous soyons ou non croyants nous pouvons admettre cela". Anne Dufourmantelle (Eloge du risque)

"La vie n’est pas le moi ni même notre existence. Elle est « or » ou « source ». Obstruée (la source), enterré (l’or), déterminant notre existence, fléchissant nos actes, armant nos intentions, irriguant nos pensées, sans que nous n’y ayons accès. Et pourtant c’est nous qui menons la danse. Cette vie est la nôtre, et dans la méconnaissance radicale de notre désir, il y a tant de souffrance. Et si peu de liberté. Il est donc urgent de l’entendre cette vie secrète, de reconnaître sa ligne de chant dans le bruit ambiant, de dégager son rythme, sa puissance, sa tonalité, sa singularité, pour n’être plus - comme le dit si bien la langue française - soi-même « au secret », c'est-à-dire au cachot". Anne Dufourmantelle (Défense du secret)

"Le clinicien, le l’analyste, peut intervenir « à côté de la plaque », « dans » la plaque, mais il peut également « plaquer » ses interprétations. De ce point de vue, une interprétation plaquée peut être plus délétère qu’une interprétation à côté de la plaque. Dans ce dernier cas, au mieux, le clinicien cherche, tâtonne, comme dans le jeu de cache-cache ; il cherche le contact avec le patient. Par contre, lorsque l’interprétation est plaquée, le clinicien la débite ou pire, la récite, et du coup « plaque » le patient, le laisse tombe ou le plaque au sol, comme au rugby. Il n’est pas en contact avec le patient et sa communication est fausse, elle n’est pas accordée, elle n’est pas au diapason. On repère ici une forme d’emprise narcissique à mille lieues de la notion de partage : le placage analytique n’est pas le partage analytique, il est son inverse". Albert Ciccone et Alain Ferrant (Honte, Culpabilité et traumatisme)

"Pouvoir faire entendre à un autre, l’analyste, la voix de cet enfant tyrannique en nous qui réclame ses droits parce qu’il n’a pas été reconnu : « tu ne trouveras pas réparation au présent mais on t’écoute », ça change tout… "En tant qu’analystes, nous travaillons à partir de nos failles et non pas dans un espace qui serait résolu pour nous". Anne Dufourmantelle (Se trouver)

"Comment, par le transfert, l'analyste peut permettre à l'analysant de trouver une guérison déjà prête à éclore en lui". Bruno Clavier (Les fantômes de l'analyste)

"Prenez le temps. Les blés n’ont jamais mûri en les chauffant aux chalumeaux !" Edmée Gaubert (De mémoire de fœtus, L’héritage familial s’inscrit dans nos cellules dès la conception)

"Nous sommes toujours nous-mêmes alors que nous changeons en permanence. C’est l’histoire du fleuve. C’est toujours le même fleuve, mais ce n’est jamais la même eau". Bernard Sensfelder (Vaincre la peur et la culpabilité)

"C’est ce qui se passe en ce moment qui peut tout changer, en une seconde, dans votre vie et la mienne aussi, parce que nous sommes en présence et que c’est un évènement, qui, si on s’y rend, si on accepte d’y être, est absolument bouleversant, comme toute rencontre". Anne Dufourmantelle (Eloge du risque)

"Notre honneur de thérapeute est de soutenir l’immense effort que tout être humain doit faire dès sa naissance pour élaborer ce qui se passe en lui, le touche, le dépasse, et faire sien le contenu de tout cela. Encore faut-il un contenant…". Danièle Deschamp (Traversées du trauma)

"L'analyse est "état", un état de patience. C’est cette patience, peu à peu stabilisée, qui redonne confiance à l’inconscient et lui ouvre l’espace où se déployer. C’est un état auquel il faut revenir périodiquement… Se donner du temps, c’est le grand don qu’on doit se faire, celui qu’attend l’inconscient pour prendre confiance et se manifester ». Henry Bauchau (Jour après jour)

"Heureux celui et celle qui ont eu l’âme assez ferme pour accueillir foi en soi et carence d’être, avec une sérénité apaisée… », Henry Bauchau (Passage de la Bonne Graine)

"Sans autre lumière ni guide que celle qui brillait en mon cœur", St Jean de la Croix

"Il ne me semble pas abusif d'avancer qu'une des principales tâches de la conscience est d’être capable d’identifier les excès qui lui sont infligés, ou exigés, par des sommations internes, de nature pulsionnelle ou archétypale. A partir du moment où elle peut les démasquer dans toute l’étendue de leur démesure – en d’autres termes dans leur inadéquation relativement aux données réelles – elle commence à en atténuer l’hégémonie et l’emprise". Pierre Willequet (Trahir, être trahi)

"Une des tâches de l'analyse est de renvoyer au patient le fait qu'il est son propre médecin mais aussi son propre bourreau. Le mouvement de réappropriation de sa capacité d'autoguérison intérieure est probablement interminable, car c'est aussi essentiel qu'aimer ou respirer". Anne Dufourmantelle (Se trouver)

"Une invitation à revivre, à savoir revenir sur les traces encore vivantes de son passé pour en cautériser les plaies, et revivre au sens renaître c'est-à-dire faire l’expérience d’une autre manière inédite d’aborder le réel et surtout les liens qui nous relient aux autres", Anne Dufourmantelle (Se trouver)

"Le soleil perce parfois entre les nuages et me réchauffe le dos et les épaules pendant que je cherche en écartant les feuilles vertes les petits fruits rouges, qui lorsqu'ils prennent leur couleur foncée en direction du noir me font penser au plaisir, au désir, à un corps amoureux qui se dérobe encore dans son feuillage et ses épines. Pas de violence, disent les épines, patience et amour, disent les branches. Et les fruits par leur présence disent seulement : je suis là. Ce qui provoque un peu d'hésitation à les cueillir, et pourtant on cueille". Henry Bauchau (Boulevard Périphérique)

"Une peur ne se défait pas, elle coexiste avec une perception du monde à laquelle elle reste collée, indissolublement". Anne Dufourmantelle (Eloge du risque)

"Le conflit d’ambivalence ainsi engendré est le conflit fondamental de la vie psychique, à la fois le premier et en même temps le plus essentiel, le plus central, pour son organisation. L’organisation du conflit, le fait de supporter la dualité de deux mouvements affectifs contradictoires, l’organisation du sujet au sein de ce conflit, la manière dont le sujet va tenter de le « gérer » seront essentiels pour la vie psychique tout au long de la vie". (Manuel de psychologie et de psychopathologie clinique générale, sous la direction de René Roussillon)

« Question : Puis-je vous demander ce que signifie tendre vers la complétude ? »

"Il faut tout de même bien que je laisse quelque chose à votre réflexion personnelle. Ce sera amusant, en rentrant chez vous de penser par exemple à tous les sens possibles de tendre vers la complétude. Il ne faut priver personne de découvrir les choses. Tendre vers la complétude est un problème extrêmement important. C’est amusant d’en parler mais la vraie question est d’y arriver". Carl Gustav Jung (Sur les fondements de la psychologie analytique)

"Ce n’est pas moi tout entier, mais c’est en moi.

Nous sommes tous multiples et contradictoires. Ne s’agit-il de le reconnaître pour pouvoir ensuite poser des choix éthiques, existentiels qui sont une exigence de cohérence ?

En se représentant nos peurs, nos angoisses, en les nommant, en les intégrant, on crée une distance avec elles. Si nos identités sont multiples, on ne peut se confondre absolument dans aucune et on évite le collage". Anne Dufourmantelle (Se trouver)

"Mon corps était privé d’énergie, creux, mais d’un creux qui n’est pas celui que nous ressentons quand nous descendons profond à l’intérieur de nous-mêmes. C’était l’absence de vie, l’absence de Dieu, sans son autre face, la présence. J’étais le lit desséché d’un fleuve. Nous avons tous fait cette expérience pénible. Nous savons quelque part que « la situation tournera », que la lumière occultée sortira par sa propre vertu des ténèbres, selon l’expression alchimique. La seule attitude juste est alors de cultiver en quelque sorte cette absence et ce vide, d’y demeurer intensément présent sans essayer d’en sortir, sans faire le moindre mouvement pour cela et d’attendre sans attendre en se disant : c’est comme ça, et c’est bien comme ça". Etienne Perrot (Quand le rêve dessine un chemin)

"Vous ne pourrez jamais vous débarrasser de l’amour…. Nous venons de là, du lien, nous naissons encordés comme des alpinistes, attachés à un ventre, une âme, des tripes, une voix, nous venons du deux, nous mourrons seuls, c’est une certitude, et pour naître il a fallu passer par un arrachement dont nous n’avons même pas idée, si c’est de cet amour-là dont vous parlez, il n’y a rien à faire, il est dans vos poumons, votre cerveau, dans le moindre de vos gestes, il vous préexiste et sans le secours même d’aucun dieu il s’est déposé en vous comme la marque du premier lien. Et même si votre mère vous avait rejetée, abandonnée, haïe, ce que j’appelle ici "amour" est la possibilité d’un souffle qui a fait de vous un être vivant plutôt que mourant, vivant et espérant". Anne Dufourmantelle (En cas d'amour)

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